– Alors… vous donnerez donc quatre concerts. Un par jour pendant quatre jours.
– Euh, docteur, vous êtes certain ? C’est pas un peu velu comme traitement, au moment ou on croit que la saison est finie, mais qu’on sait qu’il reste encore une virée basque assez lourde au programme avant de pouvoir vraiment décrocher pour l’été ?
– Non non, vous verrez, ça va être merveilleux, l’air de la campagne, tout ça. Alors de préférence au moment du coucher, les concerts, hein ?
– Pardon ? C’est une blague ?
– J’ai l’air de rigoler ? Vous verrez, on est toujours très performant après 21h30. Pis cessez donc de râler, vous faites un métier formidable : aller se perdre dans les paysages vallonnés du Tarn et du Gers,
faire le guignolla saltimbanqueévangéliser sous la lune des oreilles presque sauvages, tout le monde en rêve, enfin !– Ne prenez pas notre public pour des veaux, merci, vous commencez à m’agacer sérieusement, là.
– Vous savez que je vous imagine très bien en situation, d’ailleurs ?
– J’ai comme l’impression qu’on devrait cesser ce dialogue immédiatement…
