Empruntons à H.G. Wells sa jolie machine à remonter le temps, et revenons un instant à l’époque des papiers peints de l’espace, des chocs pétroliers, de la frange courte coupée par maman et du manteau en patchwork poilu multicolore, voulez-vous ?
À l’approche de chaque élection, c’est la même chose, la même image qui me revient : quand j’étais toute pitchounette, le jour du vote, il fallait accompagner les parents le dimanche dans une école qui n’était pas la notre. Visiblement, il n’y avait pas de maître ou de maîtresse derrière le bureau, juste une belle brochette d’inconnus. Mais va savoir pourquoi, même si je n’ai pas le souvenir d’avoir eu une explication sur l’acte démocratique en lui-même, je sentais la solennité et l’importance de la chose. Oui, j’avais bien le droit d’aller dans l’isoloir avec ma môman, mais attention, c’était du sérieux : je ne devais toucher à rien, et surtout ne pas la déconcentrer.
Au fil des années, on a enfin fini par me laisser plier les bulletins, les ranger dans la petite enveloppe, et même les glisser dans l’urne pour entendre le fameux « Gling, a voté ! » . Je participais enfin à la cérémonie, et j’étais tellement fière que mes petites mains servent à quelque chose de visiblement si important, ces journées là. Et riez si vous voulez, ce sens du devoir vital m’est resté : quand j’irai à l’école du coin pour voter demain, j’aurai encore cette sensation de fierté et de trac mêlés. La madeleine de la démocratie vue par mon enfance est vivace. C’est une des nombreuses raisons pour lesquelles je ne raterai une élection pour rien au monde.
En plus, comme je suis plus que lasse que l’empire contre-attaque, je m’en vais affuter mon sabre laser…
Massive Attack – Angel
C’est fascinant l’isoloir quand on est gosse !!
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Oui, et bien plus rigolo qu’un confessionnal !
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n’oublies pas de déposer ton sabre-laser à l’armurier à l’entrée de la salle de vote. Paix et démocratie.
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Une vraie Jedi pacifique je serai, promis !
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Tu ne peux pas savoir à quel point ton évocation des papiers peints me parle… C’est là où on se dit que, finalement, les émissions de Valérie Damidot sont soft en termes de mauvais goût…
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Et encore, je n’en ai trouvé aucun qui ressemble vraiment à ceux que recèlent ma mémoire ! Qu’ils y restent, donc.
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